« Transmettre une mémoire et une langue, des valeurs et des savoirs-faire, son histoire, une histoire de résistances ou une autre plus officielle romancée. Transmettre un héritage, une terre ou un patrimoine peut tout autant enrichir qu’assujettir. Transmettre la vie, une fierté ou un gène invalidant, une histoire familiale avec ses rires ou ses silences, des rituels ou encore un don. Quoi que nous fassions, nous « transmettons« , passons le témoin, influençons, éduquons, tel est le destin des êtres historiques et sociaux que nous sommes. Mais que transmettrons-nous, pour le meilleur et le pire ?
Car nous vivons un temps singulier…
Il y a ceux et celles qui prennent le train, qui réussissent et ceux et celles qui restent en gare et qui, aux yeux de certain-es, ne sont rien ou si peu.
L’égalité des chances ? Un mythe qui vole en éclats dès lors que l’on s’intéresse aux ressources qui nous sont transmises à la naissance. Mais la quête d’égalité nous permet de reconnaître et revendiquer nos différences, nos racines et nos héritages, comme pour conscientiser ce qui nous constitue, ce sur quoi on peut et doit agir, à partir de quoi on peut et se révolter.
Face au néolibéralisme triomphant, se réapproprier sa mémoire et sa filiation permet de retrouver du sens et développer notre capacité à construire autrement nos vies.
Pour Sartre, « L’important ce n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous-mêmes nous faisons de ce qu’on a fait de nous ». Alors, grâce aux documentaires, recherchons à ce qui fait mémoire, ce qui nous est transmis, ce que nous refusons et ce qui nous fait grandir. »
Sylvie Gaborieau, Présidente
Christophe Patillon, Secrétaire